On ne prend plus de photos de famille comme avant

Depuis quelques décennies maintenant, j’ai l’impression que les Algériens – et plus largement, les gens partout dans le monde – ne prennent plus la peine de capturer des photos de famille comme on le faisait autrefois. Aujourd’hui, chacun possède un smartphone, et chacun garde des fragments de souvenirs dans son téléphone, souvent oubliés dans une galerie encombrée… jusqu’au jour où ces souvenirs disparaissent, à cause d’une panne, d’un téléphone volé, ou simplement d’un oubli.

les moments sont volatiles

Autrefois, il y avait les appareils photo à pellicule. C’était tout un rituel : on choisissait soigneusement le moment à immortaliser, on appuyait sur le déclencheur en espérant que la photo serait réussie, puis on attendait, parfois des jours, pour faire développer la pellicule. Et enfin, on découvrait l’image, sur papier. Une photo tangible, que l’on rangeait dans un album ou qu’on encadrait fièrement. Ces images traversaient le temps. Elles racontaient une histoire, une époque, une famille.

Aujourd’hui, la photo est devenue instantanée, mais aussi éphémère. On photographie beaucoup, mais on imprime rarement. On accumule, mais on ne transmet plus. Les souvenirs restent numériques, souvent invisibles aux autres, parfois oubliés par nous-mêmes.

Prendre une photo de famille, ce n’est pas seulement appuyer sur un bouton. C’est créer un repère dans le temps, un pont entre les générations. Peut-être est-il temps de redonner de la valeur à ces moments partagés, de sortir des galeries numériques et de revenir à l’essentiel : des photos de famille que l’on peut tenir entre les mains, regarder ensemble, et léguer à ceux qui viendront après nous.